Le colonel Patrick Ryder, porte-parole de l’US Central Command, a reconnu hier vendredi que les rebelles syriens entraînés par les Etats-Unis ont donné une partie de leur équipement au Front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie, en échange d’un sauf-conduit.
Selon le responsable américain, les rebelles ont remis six pick-up et des munitions à un intermédiaire présumé d’Al-Nosra les 21 et 22 septembre derniers afin d’obtenir un libre passage. Il s’agit à peu près de 25% de leur équipement. Il n’y aurait cependant eu aucune défection de rebelles entraînés par les Etats-Unis vers le groupe djihadiste. Pour les Américains, cette information est « très préoccupante » et contraire aux règles du programme de formation et d’équipement par les Etats-Unis des « nouvelles forces syriennes ». Les dernières informations en rapport avec ce programme suggèrent qu’il tourne au fiasco. La semaine dernière, le général Lloyd Austin, chef du Commandement central qui supervise les opérations de l’armée américaine au Proche- et Moyen-Orient, a déclaré que seuls quatre ou cinq insurgés syriens formés par l’armée américaine pour combattre le groupe Etat islamique étaient encore actifs.
Pièce maîtresse de la stratégie de Washington, qui a écarté l’hypothèse d’une intervention au sol, contre l’Etat islamique, le programme américain de formation et d’équipement des rebelles syriens a été lancé en mai dernier. Avec un budget de 500 millions de dollars cette année, il devait permettre la formation de 5 400 combattants par an. En six mois environ, seuls deux groupes de 54 et 70 combattants ont pu être formés. Le premier avait rejoint la Syrie en juillet et le second la semaine dernière. Suite à ses résultats peu probants, des responsables de l’administration Obama ont indiqué qu’il devrait faire l’objet d’une réévaluation et que ses ambitions allaient être revues à la baisse.
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