Emeutes à Londres : L’extrême droite critique l’immigration

Il aura fallu attendre le jeudi dernier pour que Londres s’apaise après quatre jours d’émeutes. Celles-ci avaient éclaté à Tottenham, un quartier multiethnique du Nord de la capitale anglaise, après une marche de protestation contre la police, alors responsable de la mort par balle d’un homme, avant de gagner d’autres quartiers et même d’autres villes. L’heure du bilan ayant sonné, l’immigration en est la cause selon l’extrême droite au Royaume-Uni comme d’ailleurs en Europe.

Nick Griffin, le patron du principal parti d’extrême droite anglais, le Bristish National Party (BNP), n’a pas loupé cette occasion en or pour revenir au devant de la scène politique. A la suite des tristes évènements, cette formation a entrepris de concevoir des tracts téléchargeables aux images dénonçant le caractère raciste des attaques à Londres. Ainsi, l’on peut, par exemple, y voir un jeune blanc obligé de se dévêtir par un mutin noir : difficile de faire plus explicite. Le même adjectif est valable pour les pistes de solutions que le BNP a proposées face à cette grogne sociale, dont, notamment, l’expulsion immédiate des émeutiers étrangers du territoire anglais. Un affront à peine voilé à l’imposante population londonienne d’origine afro-caribéenne.  Malheureusement pour le BNP, la thèse du racisme comme justificatif à cette montée soudaine de violence a été fragilisée par les conclusions partielles des différentes enquêtes en cours.

N’empêche, même loin de l’Angleterre, l’extrême-droite semble être unanime. Ce n’est donc pas étonnant que Marine Le Pen, la présidente du Front National, figure de proue de la famille politique en France, ait vu, dans les émeutes de Londres, « l’échec du multiculturalisme » et « d’une immigration massive », des propos tenus devant la presse hier. Selon elle, « dans beaucoup de ces quartiers, en Grande-Bretagne et en France », « la paix civile » a été achetée « à coup de milliards déversés par l’intermédiaire de subventions à des associations diverses et variées », avant d’ajouter, « quand on ne peut plus acheter la paix civile … il y a la guerre civile ». C’est sûr que les banlieusards apprécieront.

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Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise