Conflit Iran – Arabie saoudite : la Ligue arabe se range du côté de Riyad

Malgré des réserves de l’Irak et du Liban, les pays de la Ligue arabes réunis au Caire ont adopté dimanche à l’unanimité un communiqué condamnant les « ingérences iraniennes dans les affaires arabes », notamment au Yémen et au Bahreïn.
Ils ont également apporté sans surprise leur soutien à l’Arabie saoudite dans la crise qui l’oppose à l’Iran depuis l’exécution du chef religieux chiite Nimr Baqr al-Nimr et l’agression contre l’ambassade de Riyad à Téhéran.
Lors de la réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères, le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a dénoncé les « actes de provocation » de Téhéran dans le cadre de la crise diplomatique opposant l’Iran à l’Arabie saoudite. Les ministres arabes ont convenu de constituer un groupe de travail chargé de transmettre à l’ONU un rapport sur tous « les actes hostiles » de l’Iran.
Le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir, qui a accusé l’Iran de « soutien du sectarisme et de déstabilisation régionale », a indiqué que la Ligue avait aussi examiné l’adoption de nouvelles mesures contre l’Iran si Téhéran poursuivait ses « provocations ».
La crise entre Téhéran et Ryad a éclaté après l’exécution le 2 janvier du dignitaire chiite Nimr al-Nimr, défenseur de la minorité chiite et critique du régime saoudien, condamné pour « terrorisme ». Sa mise à mort a entraîné des manifestations et des attaques contre les représentations diplomatiques saoudiennes en Iran.
Ryad accuse les autorités iraniennes d’être le moteur direct de ces attaques et a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran. Les autorités iraniennes pour leur part accusent l’Arabie saoudite d’utiliser le conflit diplomatique avec Téhéran pour « affecter négativement » les négociations sur le conflit syrien, alors que l’émissaire des Nations unies pour la Syrie Staffan de Mistura se trouve en Iran pour parler de la crise et des prochaines discussions sur le conflit syrien prévues fin janvier à Genève.