L’Etat islamique fortement affaibli par les frappes de la coalition internationale

Paris et Washington ont annoncé jeudi, qu’en un an et demi les frappes de la coalition conduite par les Etats-Unis ont été à l’origine de la mort d’environ 22.000 djihadistes, réduisant fortement la force de frappe de l’organisation terroriste de l’Etat islamique en Syrie et en Irak.

En marge du Forum économique de Davos, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry a déclaré que les frappes de la coalition avaient fait perdre aux djihadistes 40% des zones qu’ils contrôlent en Irak, soit 20 à 30% de l’ensemble du territoire irakien. Les djihadistes ont été chassés des villes de Kobané en Syrie et de Sinjar et dernièrement de Ramadi en Irak.

Lancées à l’été 2014, les frappes aériennes de la coalition se sont intensifiées depuis les attentats de Paris en novembre dernier, que l’Etat islamique a revendiqués et qui ont fait 130 morts. Ces frappes ont particulièrement visé les sites de production de pétrole, portant un coup aux finances de l’organisation, étant donné que le trafic de pétrole était l’une des principales sources de revenus pour l’Etat islamique.

La coalition prévoit encore d’accélérer la cadence de ses frappes avec en perspective la libération des villes de Raqqa en Syrie, et de Mossoul en Irak, où sont basés les centres de commandement de l’Etat islamique. Selon le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, l’efficacité des frappes se confirment par l’absence de grande offensive de l’Etat islamique depuis quelques temps.

Mais, malgré ces signes encourageants, la prudence est plus que jamais de rigueur. Les djihadistes semblent s’adapter à la nouvelle situation. Ils s’insèrent au milieu des populations civiles et parviennent ainsi, tout en se protégeant, à mener par endroits des opérations ponctuelles de résistance.

Le coordinateur de l’Union européenne pour l’antiterrorisme, Gilles de Kerchove a soulevé le risque que les revers enregistrés par l’Etat islamique face à la coalition pourraient inciter certains de ses dirigeants à s’installer en Libye, pays où « il n’y a pas de frappes aériennes ni de gouvernement pleinement fonctionnel ».