Profitant de la trêve inédite entre le régime syrien et les rebelles, les négociations sur un règlement politique de la guerre en Syrie devraient reprendre jeudi prochain à Genève, sous l’égide de Washington et Moscou qui espèrent qu’il n’y aura pas de « retards » alors que l’opposition syrienne reste réticente à participer à ces discussions.
Les pourparlers de Genève, a précisé l’émissaire des Nations unies pour la Syrie Staffan de Mistura, porteront sur la formation d’un nouveau gouvernement, une nouvelle Constitution et l’organisation d’élections parlementaires et présidentielle dans un délai de 18 mois.
Washington et Moscou espèrent que les progrès permis par la trêve constitueront une base solide pour cette reprise des discussions. D’après l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH), le nombre moyen de morts par jour parmi les civils « a baissé de 90% » pendant la trêve comparé à la période antérieure à celle-ci. La baisse est de 80% pour les tués parmi les soldats et rebelles.
Mais l’opposition, affaiblie sur le terrain, reste réticente à l’idée de participer à ces négociations. Le Haut comité des négociations (HCN), qui regroupe responsables politiques et représentants de groupes armés de l’opposition, a annoncé samedi ne pas avoir encore pris de décision et demande davantage de progrès sur la question humanitaire et sur le respect du cessez-le-feu, pour prendre part au prochain round des négociations.
Depuis le premier round de ces négociations qui avait échoué en 2014, la principale pierre d’achoppement reste le sort du président Bachar Al-Assad, qui refuse de partir malgré la révolte de 2011 ayant dégénéré en une guerre brutale, faisant plus de 270.000 morts et des millions de réfugiés et de déplacés.
Sur le terrain, la trêve tient globalement bon jusqu’à présent, malgré des accusations mutuelles de violations. Les zones incluses dans l’accord de cessez-le-feu ont connu dimanche , une journée exceptionnellement calme, malgré des tirs sanglants de djihadistes et rebelles sur un quartier kurde de la ville d’Alep, dans le nord du pays, et qui ont fait au moins neuf morts selon l’OSDH.
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