Nigeria : HRW dénonce le silence autour du plus grand enlèvement de Boko Haram

L’ONG Human Rights Watch (HRW) a publié cette semaine un rapport dans lequel elle dénonce, un an après les faits, le silence des autorités nigérianes autour du plus grand rapt de Boko Haram au Nigeria, qui a eu lieu dans la ville de Damasak, à l’extrême-nord du pays.

L’enlèvement se serait produit en novembre 2014. Les islamistes de Boko Haram sont entrés dans Damasak le 24 mars 2014 et ont installé leur quartier général à l’école primaire de Damasak. Pendant près d’une année, ils ont gardés captifs près de 500 enfants et femmes dont beaucoup ont perdu la vie avant la libération de la ville.

Au début du mois de mars 2015, les islamistes de Boko Haram étaient chassés de Damasak par les troupes nigériennes et tchadiennes, laissant derrière eux une centaine de cadavre et emportant plusieurs centaines de personnes. Selon Human Rights Watch, plus de 300 enfants et une centaine de femmes sont depuis portés disparus. Cet enlèvement est le plus important perpétré par le groupe islamiste au Nigéria mais, paradoxalement, est passé relativement inaperçu. Surtout quand on le compare à l’enlèvement en avril 2014 des 276 lycéennes de Chibok qui revient régulièrement en une de l’actualité et dont la libération mobilise la communauté internationale.

Le gouvernement nigérian, déjà embarrassé par les enlèvements de Chibok, aurait tenté d’étouffer l’affaire. Mais les experts avancent d’autres raisons pour expliquer le silence des autorités nigérianes sur l’enlèvement de Damasak. Celui-ci est survenu quelques mois seulement après l’enlèvement des lycéennes de Chibok, qui mobilisaient tous les activistes du pays. Ensuite les populations de l’extrême-nord du pays n’ont pas les moyens de se faire entendre. Et enfin, le climat politique tendu quelques mois avant l’élection présidentielle a rendu difficile la couverture de cet évènement.

A propos de Fitzpatrick Georges 1538 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise

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