Syrie : l’opposition suspend sa participation aux négociations de Genève

L’opposition syrienne a suspendu hier lundi sa participation « formelle » aux délicates négociations de paix qui se tiennent actuellement à Genève. Elle entend par là protester contre la « détérioration » de la situation en Syrie où des combats menacent la trêve.

Le coordinateur de l’opposition Riad Hijab a jugé « inacceptable » de poursuivre les négociations alors que le régime de Damas continue de « bombarder et d’affamer les civils » en menant une offensive militaire contre la région d’Alep, en dépit de la trêve. Sur le terrain en effet, les combats se sont intensifiés hier lundi dans la métropole d’Alep et sa province, au nord du pays. Dix groupes rebelles, principalement islamistes, ont annoncé dans un communiqué qu’ils mettaient en place une riposte coordonnée. Les combats se concentraient autour du village de Knsabba, le dernier fief rebelle de Lattaquié repris par le régime. Les affrontements continuent également de faire rage sur plusieurs fronts dans la province d’Alep, morcelée entre armée, rebelles, djihadistes et kurdes. Selon la télévision d’Etat, huit personnes ont été tuées hier lundi par des roquettes lancées par des rebelles sur des quartiers tenus par le régime. La veille, 22 civils étaient morts dans des bombardements mutuels, soit l’un des bilans les plus lourds depuis l’entrée en vigueur de la trêve.

Le médiateur de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura a annoncé que le HCN (Haut Comité des négociations) qui représente l’opposition, avait décidé malgré tout de rester à Genève  et de continuer à prendre part à des « discussions techniques », mais pas au Palais des nations, siège de l’ONU. La sonnette s’alarme sur la poursuite des négociations semble avoir été entendue par les grandes puissances et les véritables parrains des pourparlers de Genève, les présidents russe Vladimir Poutine et américain Barack Obama, se sont mis d’accord lors d’une conversation téléphonique hier lundi pour renforcer le cessez-le–feu en Syrie et l’aide humanitaire.

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