Le 50ème anniversaire du début de la Révolution culturelle est passé dans une quasi-totale discrétion en Chine, dans la lignée de la censure imposée par les autorités sur une période tumultueuse et sanglante qui a bouleversé de façon radicale le paysage politique chinois.
Le Global Times, journal chinois officiel, s’est contenté de reprendre cinq paragraphes d’un article de l’AFP sur le succès des collectionneurs de reliques de cette époque, sans le moindre contexte. Et sur les réseaux sociaux, les discussions sur ce sujet étaient censurées.
Le silence n’a été brisé que mardi, par le Quotidien du Peuple, organe du Parti communiste chinois, qui écrit que «la Révolution culturelle ne se reproduira pas» en Chine.
En 1981, cinq ans après la mort du président Mao Tsé-Toung, les autorités chinoises avaient officiellement qualifié la Révolution culturelle de «grave» erreur qui a «semé le chaos dans le pays et amené une catastrophe pour le Parti, l’Etat et le peuple entier». Depuis cette date, la question n’a plus jamais été abordée par les pouvoirs publics. Et Pékin n’a jamais toléré le moindre travail de mémoire sur cette décennie de violence, par crainte de voir sapée la légitimité de son pouvoir actuel.
Le 16 mai 1966 était officiellement déclarée journée nationale de «la Grande révolution culturelle prolétarienne». Après le désastre de sa politique économique entre 1958 et 1961 qui s’était soldée par des millions de morts lors d’une terrible famine, le leader chinois Mao Tsé-Toung, lançait cette Révolution culturelle pour retrouver son autorité face aux cadres du Parti communiste chinois et de l’état en s’appuyant sur les jeunes et les étudiants enrôlés au sein des Gardes rouges, des brigades fanatisées qui brandissaient le fameux Petit livre rouge, recueil de pensées de Mao Tsé-Toung.
La guerre entre les Gardes rouges et tout ce qui pouvait incarner une menace pour les valeurs et la culture traditionnelles chinoises durera 10 ans. Selon diverses sources, elle sera la cause de la mort de entre 400.000 et 3 millions de morts, de la persécution de nombre d’intellectuels et d’artistes et de la destruction de plusieurs monuments et antiquités du pays.
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