Ahrar Al-Cham, la puissante milice salafiste, a été la première composante de la rébellion syrienne à réagir, en rejetant l’accord russo-américain de trêve qui doit entrer en vigueur lundi à 19 heures locales. Comme raison à son refus, Ahrar Al-Cham avance que cette trêve ne fera que « renforcer » le régime du président Bachar al-Assad.
Dans une déclaration diffusée sur YouTube, l’adjoint du commandant général du groupe rebelle a rejeté la trêve proposée par les Russes et les Américains. Il a également rejeté le deuxième volet du texte en vertu duquel Washington doit convaincre les rebelles de se dissocier d’un allié djihadiste de taille, le Front Fatah Al-Cham, ex-Front Al-Nosra.
Moscou et Washington, qui soutiennent respectivement le régime et l’opposition, avaient annoncé la semaine dernière cette proposition de trêve après des semaines de discussions. La trêve doit entrer en vigueur dans la soirée de ce lundi, jour de célébration de l’Aïd el-Kebir, la fête musulmane du sacrifice, mais la multitude des mouvements insurgés, islamistes et non islamistes, de même que l’opposition politique, n’ont pas encore donné de réponse officielle.
Le régime de Bachar al-Assad et ses alliés ont pour leur part annoncé qu’ils le respecteraient. Cette proposition de trêve intervient alors que les insurgés sont en difficulté sur le terrain, après avoir perdu la dernière bataille d’Alep. Les habitants des quartiers insurgés de la grande ville du Nord, victimes des raids aériens et des bombardements du régime et de ses alliés, semblent ne pas fonder beaucoup d’espoir sur cette nouvelle trêve.
Des frappes menées par des avions non identifiés ont tué samedi au moins 62 personnes dans la localité insurgée d’Idlib, dans le nord-ouest du pays, à l’heure où les habitants faisaient leurs achats pour célébrer l’Aïd el-Kébir. Et dimanche, selon l’OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme), l’aviation du régime a bombardé la partie rebelle assiégée dans l’est d’Alep, tuant six civils et en blessant une trentaine.
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