La ville d’Alep, en particulier dans sa partie orientale, fait face aux frappes aériennes les plus dures qu’elle ait connues ces cinq dernières années et les craintes sur le sort de ses habitants se font de plus en plus grandes.
Selon le Centre de documentation des violations, une Organisation Non Gouvernementale syrienne de défense des droits de l’homme, 377 habitants de la ville, des civils dans l’immense majorité, ont péri dans les très nombreux raids aériens contre la ville entre le 20 et le 26 septembre. L’aviation russe est accusée d’avoir employé, pour la première fois, des bombes perforantes dites bunker buster, destinées à détruire des infrastructures souterraines.
L’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie Staffan de Mistura a déclaré que l’emploi de ces armes dans une zone aussi peuplée, de même que le recours déjà avéré à des bombes incendiaires et à sous-munitions, pourrait constituer un « crime de guerre ».
Les frappes aériennes visent des cibles militaires comme la brigade Tajamu Mustakim, l’un des principaux groupes armés d’Alep, affilié à l’ASL (Armée Syrienne Libre), la branche modérée de la rébellion. Mais les quartiers qui figurent parmi les plus peuplés d’Alep sont également frappés par les raids, ce qui, en faisant fuir les habitants, laisse penser à une percée terrestre.
Mais l’hypothèse d’une offensive au sol d’envergure n’est pas jugée crédible par les experts, qui s’appuient sur le manque de ressources et d’expertise de l’armée syrienne. Ils avancent également les réserves que les alliés chiites, iraniens ou libanais du régime syrien, auraient à sacrifier leurs hommes dans des combats de rue forcément très meurtriers.
Damas et Moscou devraient poursuivre leur stratégie d’étouffement pour pousser les rebelles à déposer les armes. Les Casques blancs syriens, organisation de la « Défense civile syrienne », prédisent qu’Alep-Est ne tiendra pas plus d’un mois à ce rythme et que si cette partie de la ville tombait, ses habitants risquaient un massacre.
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