Le régime de Damas reconnu coupable de l’attaque chimique de Khan Cheikhoun

Le mécanisme d’enquête conjoint de l’ONU et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a transmis aux membres du Conseil de sécurité un rapport confidentiel qui établit la responsabilité du régime de Bachar al-Assad dans l’attaque au sarin du 4 avril dernier contre la localité de Khan Cheikhoun.

Les experts indépendants qui constituent ce mécanisme d’enquête conjoint affirment que c’est l’aviation syrienne qui a largué une bombe de forte puissance sur cette localité du nord de la Syrie, faisant 83 morts, dont une trentaine d’enfants.

Pour arriver à cette conclusion, les enquêteurs, qui n’ont pas pu se rendre sur place pour des raisons de sécurité, se sont concentrés sur l’observation des images satellites du site et des vidéos amateurs, des photos, des témoignages, recueillis à distance, et sur l’analyse des plans de vol des avions de chasse de l’armée syrienne et des informations du système d’alerte précoce, mis au point par l’opposition et capable de prévenir d’un bombardement imminent.

Selon ces experts, le régime syrien a déclenché ce bombardement alors qu’il subissait une forte pression militaire de factions du Front Al-Nosra, qui avaient conquis Khan Cheikhoun.

La multitude des morts et des blessés suite au bombardement du 4 avril ne peut être expliqué que par le scénario des enquêteurs qui ont donc écarté, après examen, les thèses controversées de Damas et Moscou.

Selon celles-ci, le bombardement accidentel d’un dépôt rebelle abritant du gaz sarin aurait pu être à l’origine du carnage, ou un obus chargé de sarin aurait pu être enfoui dans le sol par des membres de l’opposition ou des groupes rebelles.

Les images des habitants agonisants de Khan Cheikhoun avaient profondément choqué la communauté internationale. Trois jours après le bombardement, le président américain Donald Trump avait ordonné 59 frappes de missiles Tomahawk sur l’aéroport militaire d’Al-Chaayrate, à une centaine de kilomètres au sud de Khan Cheikhoun et d’où auraient décollé les avions syriens responsables de l’attaque chimique.

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Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise