L’ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh s’est dit prêt à «tendre la main» à l’Arabie saoudite pour mettre fin à la guerre au Yémen, une position aussitôt qualifiée de «grande trahison» par ses alliés Houthis.
L’ex-président du Yémen a été au pouvoir pendant plus de 30 ans, avant d’en être chassé en 2012, suite à d’importantes protestations populaires. Il s’est déclaré samedi dernier ouvert à des négociations avec Ryad au cas où l’embargo qu’il impose à son pays est levé.
Depuis mars 2015, les troupes d’Ali Abdallah Saleh, allié à la rébellion des Houthis pro-iraniens, font face à la coalition militaire arabe sous commandement saoudien. Celle-ci est intervenue sur le territoire yéménite pour appuyer le successeur de Saleh, le chef d’Etat yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi.
A en croire des sources sécuritaires et des témoins, les deux parties rivales se sont affrontées samedi dernier pour le contrôle de positions stratégiques dans la capitale yéménite, Sanaa, dont des ministères ainsi que l’aéroport international. Ces violences pourraient occasionner l’ouverture d’un autre front au Yémen.
«J’appelle nos frères dans les pays voisins … à arrêter leur agression et à lever le blocus … et nous tournerons la page», a lancé Saleh à la télévision, faisant allusion à l’Arabie saoudite. «Nous promettons à nos frères et voisins que, dès qu’un cessez-le-feu sera en place et que le blocus sera levé, nous dialoguerons directement via l’autorité légitime représentée par notre Parlement», a-t-il ajouté.
Si le gouvernement saoudien a favorablement accueilli cet appel, un porte-parole des Houthis a assimilé la déclaration de Saleh à «un coup de force contre notre alliance et notre partenariat». Ce discours «révèle l’imposture de ceux qui affirment lutter contre l’agression» saoudienne, a-t-il poursuivi. Pour Abdelmalek al-Houthi, le leader des insurgés, cette démarche est une «grande trahison».
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