Dans une note publiée lundi dernier, le Fonds monétaire international (FMI) révèle que le blocus contre le Qatar imposé depuis plus de neuf mois par l’Arabie saoudite et ses alliés n’a pas eu l’effet escompté sur ce petit Etat du Golfe.
Le FMI prévoit pour l’émirat du Qatar, un taux de croissance d’environ 2,5% en 2018, soit un peu plus que l’an passé.
L’offensive lancée en juin 2017 par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et comprenant le Bahreïn, les Emirats Arabes Unis et l’Egypte, n’a eu qu’un «effet transitoire» pour l’économie qatarie selon l’institution de Bretton Woods, pourtant les quatre puissants pays de la région ont exercé des pressions sans précédent sur le Qatar.
L’Arabie saoudite a notamment fermé sa frontière avec le Qatar et l’Etat des Emirats Arabes Unis a instauré une interdiction de survol de son territoire par les avions qataris. Un premier choc semblait indiquer que le blocus allait bel et bien étrangler le petit émirat.
Au lendemain du blocus qui lui a été imposé, le Qatar a vu ses réserves bancaires se fondre, avec le retrait de ses banques d’environ 40 milliards de dollars. Indicateur traditionnel de la bonne santé économique, les ventes de voitures ont chuté fortement. Le tourisme en provenance des autres pays du Golfe est également affecté, les hôtels sont restés longtemps majoritairement vides.
Mais le Qatar a su réagir plus rapidement que ne l’avaient surement anticipé ses détracteurs, mettant à profit son activisme diplomatique basé sur des alliances tous azimuts qu’il cultive depuis une vingtaine d’années.
Le petit émirat a sur trouver rapidement des partenaires économiques alternatifs, avec notamment la Turquie et l’Iran qui ont pris le relais pour satisfaire les besoins alimentaires des Qataris.
Le rapatriement des placements effectués un peu partout dans le monde ont permis de soutenir le secteur bancaire qui doit également sa grande résilience aux immenses réserves de la banque centrale.
Aujourd’hui, la machine à exporter du gaz, principale source de revenu du Qatar, tourne à plein régime. Mais la croissance économique de l’émirat est menacée à moyen terme par une nouvelle baisse du prix des hydrocarbures et par la perspective de voir la crise diplomatique durer, ce qui pourrait éloigner durablement les potentiels investisseurs étrangers.
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