Sur fond de dissensions diplomatiques entre les pays du Golfe, Saud al-Qahtani, un proche conseiller du prince héritier saoudien, Mohamed ben Salman, a prôné vendredi pour la première fois, la création par Ryad d’un canal qui transformerait la péninsule voisine du Qatar en une île.
Prévu entre les localités de Salwa et de Khawr Al-Udayd, le canal serait creusé à 1 kilomètre à l’intérieur du territoire saoudien et ferait 60 kilomètres de long, 200 mètres de large et une profondeur de 20 mètres pour un coût d’environ 750 millions de dollars.
Si les autorités saoudiennes affirment que le canal servira à développer les activités touristiques de la zone, un autre résultat, le plus visible, serait l’expulsion du Qatar du continent pour devenir une île arabo-persique. Cinq entreprises auraient déjà répondu à un appel d’offres pour la construction du canal selon la presse saoudienne.
Mais plusieurs raisons font planer des doutes sur la viabilité de ce projet. Tout d’abord le fait qu’en dehors d’une portée symbolique, il n’apporterait rien de nouveau au blocus que l’Arabie saoudite et ses alliés imposent au Qatar, ce qui rendrait l’investissement pour creuser le canal superflu. Ensuite, ce projet pourrait se heurter à l’opposition du président américain Donald Trump. Bien qu’alliés de l’Arabie saoudite, les Etats-Unis ont également une base militaire au Qatar.
Cela fait plus d’un an maintenant que l’émirat du Qatar est soumis à un blocus économique de la part de l’Arabie saoudite pour des raisons de suprématie régionale.
Le Qatar est accusé par l’Arabie saoudite de soutenir le terrorisme et d’entretenir des relations avec l’Iran, ennemi historique de la monarchie wahhabite.
Ces accusations ont conduit le Qatar au ban du CCG (Conseil de Coopération du Golfe) en juin 2017. Les tentatives de médiation effectuées par le Koweït et les Etats-Unis sont restées lettres mortes jusqu’à présent.
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