Malgré les critiques de l’Autorité palestinienne et de plusieurs de ses ministres, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a autorisé de manière exceptionnelle l’ambassadeur du Qatar à Gaza à acheminer 15 millions de dollars pour venir en aide aux Palestiniens gazaouis.
C’est le jeudi au soir que Mohammed Al-Emadi a pu franchir le point de passage d’Erez entre Israël et l’enclave palestinienne avec des valises pleines de dollars. Dès le lendemain, de longues files de Palestiniens s’étaient formées pour toucher des arriérés de salaire ou des aides financés par le Qatar.
Selon le Hamas, ce sont au total 90 millions de dollars qataris qui doivent être distribués en six mensualités de 15 millions, principalement pour payer au moins partiellement les fonctionnaires du mouvement islamiste au pouvoir dans l’enclave.
Samedi, peu avant de s’envoler à destination de Paris, où il a assisté hier aux cérémonies du centenaire de la fin de la Première guerre mondiale, Benjamin Netanyahu a justifié sa décision en soutenant que cela contribuerait à ramener le calme dans et autour du territoire sous blocus.
Les dizaines de milliers de fonctionnaires qui ne sont plus payés que sporadiquement ne font qu’ajouter aux tensions dans l’enclave palestinienne éprouvée par les guerres, les blocus israélien et égyptien, la pauvreté et les pénuries. Selon la Banque mondiale, un Gazaoui sur deux, vit sous le seuil de pauvreté et l’économie gazaouie est en «chute libre».
Mais cette initiative ne plaît pas à tout le monde. En Israël, le ministre de la Défense Avigdor Lieberman a dénoncé «une capitulation devant le terrorisme» tandis que la chef de file de l’opposition Tzipi Livni évoque «une soumission au Hamas». Le Qatar «agit en gangster» affirme de son côté, l’autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas qui tente de revenir à Gaza depuis son éviction par le Hamas et redoute une reconnaissance de fait et la pérennisation du contrôle de la bande de Gaza par le mouvement islamiste Hamas.
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