Algérie : Bouteflika cède à la pression

Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, qui fait face à une contestation populaire inédite depuis le 13 février dernier, a finalement lâché prise en annonçant, lundi, sa démission qui devrait intervenir avant le 28 avril.

Dans un communiqué de la présidence de la République, cité par l’agence de presse officielle APS, il est expliqué que le chef de l’Etat prendra auparavant des « mesures pour assurer la continuité du fonctionnement des institutions de l’Etat durant la période de transition ». Ces mesures et la date la démission n’ont pas été précisées.

Le dirigeant algérien était aussi isolé par les divisions apparues au grand jour au sein de son camp, dans la suite de la pression populaire provoquée par l’intention de Bouteflika de briguer un cinquième mandat. Son renoncement à une nouvelle mandature, n’avait pas réussi à calmer la tension, surtout que ce revirement était accompagné des mesures comme le report de la présidentielle (prévue le 18 avril passé) et l’organisation d’une Conférence nationale censée réformer le pays et élaborer une nouvelle Constitution.

Le peuple algérien a continué à exiger non seulement le départ de Bouteflika, mais aussi celui de tout le système au pouvoir.

Le 26 mars dernier, le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, un indéfectible allié du chef de l’Etat, a réclamé l’application de l’article 102 de la Constitution qui prévoit notamment la démission du président de la République en cas d’empêchement. Bouteflika est, en effet, affaibli, par les séquelles d’un AVC dont il a été victime il y a quelques années. D’autres piliers de son régime ont aussi envisagé que son départ serait la solution à la crise que traverse le pays.

Abdelaziz Bouteflika va enfin quitter la présidence après 20 ans de règne, pratiquement au terme de son quatrième mandat, programmé le 28 avril.

Selon la Constitution, en cas de démission, c’est le président du Conseil de la Nation, la chambre haute du Parlement, Abdelkader Bensalah, qui assurera l’intérim durant une période maximale de 90 jours. Il aura la charge d’organiser une élection présidentielle pendant ce délai.

Faut-il le rappeler, cet homme fait partie intégrante du régime de Bouteflika et a soutenu mordicus, ces dernières semaines, la cinquième candidature contestée du président sortant. De ce fait, il ne répond pas d’emblée aux attentes de la population.

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