L’armée syrienne loyale au régime de Bachar Al-Assad a repris hier lundi ses bombardements contre la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, rompant ainsi la courte trêve conditionnelle qu’elle avait elle-même proclamée.
L’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH) a fait état de raids de l’aviation gouvernementale sur la ville de Khan Cheikhoun, dans la province d’Idleb. Un peu plus tôt, l’agence officielle syrienne affirmait que des obus tirés par des «groupes terroristes» s’étaient abattus non loin de la base militaire russe de Hmeimim, à Lattaquié.
Cette annonce a été suivie d’un communiqué de l’armée syrienne dans lequel elle annonçait la reprise de ses opérations sur la province d’Idleb, accusant la Turquie, et les groupes armés syriens qu’elle soutient, de ne pas avoir respecté la trêve.
Le cessez-le-feu avait été annoncé jeudi soir par le pouvoir de Damas et aussitôt rejeté par le principal groupe djihadiste de la province d’Idleb, Hayat Tahrir al Sham, qui a refusé de se retirer d’une «zone tampon» prévue par l’accord conclu il y a un an entre la Turquie et la Russie.
Déclenchée le 30 avril par les troupes gouvernementales, la bataille pour Idleb, dominée par des groupes djihadistes, promet d’être l’une des plus longues et des plus meurtrières de la guerre syrienne. En trois mois, les combats ont déjà fait près de 2.800 morts, dont 800 civils, et 400.000 déplacés.
Pourtant, les lignes de front n’ont pas beaucoup bougé. Déclenchée en 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie dans le sillage du printemps arabe, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts et déplacé des millions de personnes sans parler des destructions chaotiques visibles dans toutes les villes syriennes.
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