Le Premier ministre libyen, Fayez el-Sarraj, a suspendu vendredi dernier à titre provisoire, son ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha. Pour cause, le mercredi précédent, des hommes armés avaient ouvert le feu sur des manifestants civils.
Rappelons que des centaines de Libyens ont protesté la semaine dernière, durant plusieurs jours, à Tripoli contre la corruption et la dégradation de leurs conditions de vie.
Le ministre libyen de l’Intérieur devra s’expliquer sur « les autorisations et les permis délivrés » aux protestataires et le dispositif de sécurité mis en place par son département pour protéger ces derniers.
A en croire l’ONG Amnesty International, six personnes au minimum ont été kidnappées mercredi dans un quartier de la capitale libyenne par un groupe armé opérant sous la tutelle du ministère de l’Intérieur du gouvernement d’union nationale (GNA) et d’autres ont été blessées par des tirs à balles réelles.
Il est à noter que les relations entre le chef du GNA et Fathi Bachagha sont loin d’être au beau fixe. Alors que Fayez el-Sarraj, soutenu par les groupes armés de Tripoli, fait de plus en plus l’objet de critiques, son ministre de l’Intérieur, appuyé par la Turquie et les groupes armés de Misrata, envisagerait de prendre les rênes de l’exécutif.
Depuis le déclin du régime de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi en 2011, ce pays maghrébin n’est jamais sorti du chaos. Fatigués de cette situation due à des années de guerre, beaucoup de Libyens expriment leur ras-le-bol par le biais de manifestations.
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