La très nette avance attribuée au parti islamiste modéré Ennahda à l’issue des premières élections tunisiennes ajouté à la déclaration de Moustapha Abdeljalil de fonder la nouvelle législation de la Libye sur la charia, et il n’en fallait pas plus pour que l’Occident voit déjà l’Afrique du Nord comme un futur foyer de l’Islamisme.
Mais cette inquiétude est-t-elle fondée ? D’autant que la parti Ennahda s’est déjà engagé à prendre ses distances avec toute tendance extrémiste du genre de celle des extrémistes religieux salafistes et à ne pas réformer le droit de la famille, principalement celui de la femme qui est l’un des plus avancés dans le monde arabe. Plus qu’une tendance vers l’islamisation du pays, c’est l’histoire du parti Ennahda, le plus ancien, le plus organisé et le plus enraciné, qui explique cet engouement populaire. Interdit jusqu’au bout par le régime Ben Ali, le parti est le symbole de la résistance. Ajoutant aussi que les déclarations du Chef du CNT libyen ne devraient pas inquiéter outre mesure quand on sait que nombreux pays dans le monde arabe, dont de nombreux hostiles aux islamistes comme l’Egypte, se sont inspirés de la charia pour l’établissement de leurs constitutions. De plus la charia est plus ou moins largement appliquée dans de nombreux pays arabes tels que le Koweït, le Bahreïn, les Emirats-Arabes Unis ou encore l’Arabie Saoudite sans les faire basculer dans l’extrémisme.
Jusqu’alors, les islamistes en Tunisie et en Libye ont plutôt donné l’impression de vouloir ménager leurs alliés occidentaux et de nombreux analystes pensent que ces deux pays s’orientent plus vers une démocratie islamique à l’image de la Turquie que vers une radicalisation religieuse.
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