RDC : la démission de Vital Kamerhe fragilise la majorité de Tshisekedi

En République démocratique du Congo, Vital Kamerhe a quitté lundi soir la présidence de l’Assemblée nationale, une décision confirmée par les médias d’État. Officiellement, il se retire à la suite d’une procédure de destitution lancée par un député du parti présidentiel. Mais cette démission traduit surtout les fractures croissantes au sein de la coalition au pouvoir.

Figure de longue date de la scène politique congolaise, ancien allié stratégique de Félix Tshisekedi, Kamerhe incarnait un équilibre délicat entre forces concurrentes. Sa mise à l’écart souligne l’érosion de ce pacte politique et ouvre une période d’incertitude sur la capacité du chef de l’État à maintenir une majorité soudée.

Derrière ce départ se dessinent des rivalités internes de pouvoir. La contestation de Kamerhe au sein même de la mouvance présidentielle révèle un climat de méfiance où la loyauté se heurte aux ambitions personnelles. Cette fragilisation institutionnelle survient à un moment critique : l’insécurité dans l’Est s’aggrave, les tensions sociales persistent et la préparation des prochaines échéances électorales réclame stabilité et consensus.

Au-delà du symbole, la démission de Kamerhe constitue un test pour Félix Tshisekedi. Le choix de son successeur sera scruté comme un révélateur de son autorité et de sa capacité à contenir les fractures dans son camp. À défaut, l’opposition pourrait exploiter cette faille pour accentuer la pression et remettre en cause l’équilibre politique au sommet de l’État.

Dans un contexte où la gouvernance est déjà mise à rude épreuve, la chute de Vital Kamerhe rappelle combien les alliances en RDC restent fragiles, mouvantes et souvent dictées par des rapports de force immédiats plus que par une vision commune.

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