Abidjan : l’opposition ivoirienne muselée lors d’une marche avortée

À Abidjan, la tension est montée ce samedi 11 octobre, après l’interdiction d’une marche du « front commun » formé par le PDCI et le PPA-CI. Les deux partis d’opposition, dont les leaders ont été exclus de la présidentielle de 2025, appelaient à une mobilisation pacifique à Cocody. L’appel a tourné court : 237 personnes ont été interpellées dans la capitale économique, et 18 autres à Dabou, selon le ministère de l’Intérieur.

Dès l’aube, le boulevard Latrille, lieu prévu pour le rassemblement, était bouclé par un important dispositif sécuritaire. Aux abords du carrefour Saint-Jean, les contrôles étaient systématiques et toute tentative de regroupement immédiatement réprimée. « Je suis venue marcher pour la paix, mais ils arrêtent tout le monde », raconte, bouleversée, une militante arrêtée puis relâchée.

Des heurts ont éclaté dans le quartier voisin de Blockhaus, où des manifestants ont tenté de se rassembler de nouveau. Les forces de l’ordre ont dispersé la foule à coups de gaz lacrymogène. « Ce qu’on voit là, c’est de la violence gratuite », déplore un habitant proche de l’opposition, dénonçant une répression injustifiée.

Malgré l’échec du rassemblement, les organisateurs saluent « le courage » de leurs partisans. Sébastien Dano Djédjé, du PPA-CI, estime que « le pouvoir roule en roue libre vers des élections verrouillées ».

Le ministre de l’Intérieur, Vagondo Diomandé, justifie pour sa part l’intervention policière par la nécessité de maintenir l’ordre public, assurant que les arrestations se sont faites « dans le strict respect des règles ». Les personnes interpellées devraient être déférées devant la justice dans les prochains jours.

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