A l’occasion d’une rencontre entre les partis politiques et la société civile d’Afrique et d’Europe tenue le week-end dernier à Bamako, l’ambassadeur de la France accrédité au Mali, Christian Rouyer, a interpellé les représentants de ce pays sur divers sujets relatifs à la sécurité de son territoire. Une grande partie de son intervention a été consacrée à Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI).
« Comprenez bien que les principales cibles d’AQMI, ce ne sont pas les Occidentaux. Les Occidentaux pris en otage ne sont que des moyens pour se procurer des fonds. C’est vous qui êtes visés, votre mode de vie, votre islam modéré, vos traditions » a déclaré M. Rouyer. C’était, notamment, devant des députés maliens et les représentants d’organisations internationales. Il s’agissait pour l’ambassadeur tricolore de conscientiser l’auditoire sur les perspectives des opérations d’AQMI. Car, beaucoup ont tendance à penser que seuls les expatriés européens ou américains sont concernés par ces fréquents enlèvements. Ce qui pousse à en minimiser les conséquences pour le Sahel.
Et, au diplomate français d’évoquer un autre dossier de sécurité : « la drogue n’est pas une affaire de latino-américains et d’européens, c’est autant votre affaire. Là encore, votre société traditionnelle va exploser ». Une allusion claire au narcotrafic qui tisse, lentement mais sûrement, sa toile au Mali. Malgré cela, cette thématique ne fait pas encore partie des débats au parlement malien. Ce que M. Rouyer a sincèrement regretté.
Pour finir, l’ambassadeur a parlé des échéances électorales et des souhaits de l’Hexagone à ce propos : « La France veut la stabilité du Mali, son développement, des élections libres, transparentes et non contestées, une transition pacifique ». En effet, les maliens seront très prochainement appelés aux urnes, plus précisément en avril 2012, pour élire le successeur du président Amani Toumani Touré.
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