Sénégal : Motif d’inquiétude dans la communauté internationale

Depuis la validation de la candidature d’Abdoulaye Wade et, en parallèle, l’invalidation de celle d’autres candidats, le Sénégal est en proie à des violences suite aux manifestations populaires contestant cette décision. Une situation qui a poussé Paris et Washington à réagir.
Le 26 février semble très loin. A cette date, le peuple sénégalais devrait normalement aller aux urnes. Mais, la tournure que prennent les évènements permet d’en douter. Dimanche soir, le Conseil Constitutionnel a autorisé le président sortant Wade à briguer un troisième mandat. La même institution a rejeté les recours introduits par certains candidats après avoir été invalidé. Parmi ceux-ci figurent le célébrissime chanteur Youssou N’dour, écarté officiellement pour n’avoir pas réuni assez de signatures le soutenant, mais aussi deux anciens premiers-ministres et proches collaborateurs de Wade, Macky Sall et Idrissa Seck, et un ex-ministre des affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio. Ce qui a provoqué des protestations populaires, dont prenait part le Mouvement du 23 juin (M23), qui n’a pas tardé a appelé à un rassemblement « pacifique » prévu aujourd’hui mardi après-midi à Dakar. De quoi s’inquiéter car, déjà hier lundi, la situation a dégénéré avec deux morts lors de manifestations à Podor (Nord), réprimé par les forces de l’ordre. Avant même cette nouvelle vague de contestations, celles-ci s’étaient déjà illustrer.
Ainsi, la France a tenu à s’exprimer à ce sujet : « nous sommes extrêmement préoccupés par la mise en garde à vue des membres du M23 et notamment de celle de son porte-parole, M. Alioune Tine, également président de la Rencontre Africaine pour les Droits de l’Homme (RADDHO) survenue samedi 28 janvier », a déclaré Bernard Valéro, porte-parole du ministère français des affaires étrangères. Et, de poursuivre, « en outre, (la France) étudiera avec la plus grande attention les observations que fera la mission de l’Union Européenne sur le processus de validation de ces candidatures ». Même son de cloche du côté de Washington : « nous sommes préoccupés par le fait que la décision du président Wade de solliciter un troisième mandat … pourrait mettre en péril la démocratie, le développement démocratique et la stabilité politique que le Sénégal a bâtis sur le continent au cours des décennies » a estimé le secrétaire d’Etat adjoint, William Burns.