Iran : Les lacunes de la stratégie d’embargo

Méfiez-vous de ce que vous voulez. C’est l’avertissement que l’on serait tenté de donner à l’Union Européenne et aux Etats-Unis dans les sanctions imposées à l’Iran sur ses contrats pétroliers pour le contraindre à renoncer à son programme nucléaire présumé belliqueux, un embargo total pouvant se révéler catastrophique pour les cours du pétrole.

Jusqu’à présent, les Occidentaux ne sont pas parvenus à rallier totalement les clients asiatiques du pétrole iranien  à l’embargo pétrolier qu’ils viennent d’adopter. Or, le Japon, la Corée du Sud, l’Inde et Taïwan représentent à eux seuls 38% de l’ensemble des exportations pétrolières iraniennes, un chiffre qui monte à 60% lorsque l’on rajoute la Chine.

Le Japon et la Corée du Sud sont enclins à réduire leurs importations mais sont catégoriquement opposés à tout embargo pétrolier. Et d’autres pays se montrent hésitants comme la Turquie en raison d’intérêts communs dans la lutte contre le PKK kurde dans le nord de l’Irak. Même si tous ces pays avouent se sentir concernés par le danger que pourrait représenter une puissance de feu nucléaire aux mains du pouvoir de Téhéran, ils préfèrent cependant privilégier leurs intérêts nationaux.

Au final, l’embargo pétrolier voulu par les Occidentaux sur l’Iran se révèle particulièrement périlleux. Ses effets seront longs à se faire ressentir s’il n’est pas total et dans le cas contraire, il risque d’engendrer des hausses extrêmes des prix du pétrole. D’autant plus que les espoirs fondés sur les capacités de production pétrolière supplémentaires de l’Arabie Saoudite pourraient ne pas suffire face à la nouvelle demande de ces pays, l’Inde important à elle seule 280 millions de baril de pétrole d’Iran.

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