Egypte : La visite qui fâche et suscite d’indignation

Un tollé s’est élevé en Egypte après la visite de son mufti, une des plus hautes autorités religieuses du pays, Ali Gomaa, à Jérusalem. Cette visite a été même qualifiée de catastrophe pour la cause palestinienne par les Frères musulmans.

Accompagné du prince jordanien Ghazi ben Mohammad, le mufti Ali Gomaa a visité mercredi dernier et pour la première fois l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël avant de se rendre au Saint-Sépulcre et au Patriarcat grec-orthodoxe. L’indignation dans le pays vient du fait que cette visite peut être interprétée comme une tentative de normalisation des relations entre l’Egypte et Israël ce qui, malgré le traité de paix signé entre les deux pays en 1979, n’est absolument pas souhaité.

L’institution islamique d’al-Azhar, la plus prestigieuse de l’islam sunnite s’est réunie hier jeudi 19 avril pour évoquer cette visite et le PLJ (Parti de la Liberté et de la Justice), issu des Frères musulmans et qui représente la première force politique du pays, en plus de sa condamnation, a demandé au mufti de rendre des comptes.

Celui-ci a défendu sa visite en précisant qu’il ne s’agissait pas d’une visite officielle, qu’elle s’est passée sans une autorisation quelconque des israéliens et qu’elle a été entièrement supervisée par les autorités de la Jordanie, seul autre pays arabe signataire d’un traité de paix avec Israël, qui ont, avec l’Autorité palestinienne, la charge de la garde des mosquées Al-Aqsa et du Dôme du Rocher. Il est même allé jusqu’à encourager ces visites pour aiguiser le refus de l’injustice et de l’occupation israélienne, une position appuyée par le ministère jordanien des biens religieux.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise