Ce mercredi 11 mai, suite à un appel lancé la veille par la jeune militante et fondatrice des Femmes journalistes sans chaînes Tawakoul Karman, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Sanaa et d’autres villes du pays en direction des immeubles du gouvernement. S’en sont suivis des heurts qui ont duré très tard dans la nuit. Bilan : 12 manifestants tués et 230 autres blessés à Sanaa et 4 autres manifestants tués dans trois autres villes du pays. Cet appel semble être le point de départ d’une stratégie d’escalade des jeunes révolutionnaires.
Ces nouvelles violences semblent avoir fini d’enterrer l’espoir suscité par le plan de sortie de crise des monarchies arabes du Golfe. Les jeunes révolutionnaires, apparemment las des vaines tentatives des politiques de parvenir à une transition pacifique du pouvoir, semblent vouloir passer à l’étape suivante de la révolution. Selon la parution du jeudi 12 mai du quotidien Yemen Times, le mouvement de contestation s’est fixé la date du 22 mai pour obtenir le départ du président Ali Abdallah Saleh. Un comité d’escalade révolutionnaire a récemment été fondé dans le but de définir des stratégies d’escalade effectives mais non destructives. D’après le calendrier établi par ce comité, la mobilisation devrait s’intensifier dès le 11 mai dans l’ensemble du pays. Un énorme sit-in prévu aujourd’hui vendredi après la prière et devrait s’étendre chaque jour jusqu’au 17 mai, date à laquelle une « marche massive et pacifique » doit mener l’ensemble des citoyens du pays au palais présidentiel afin de renverser le régime.
Les leaders de la révolution appellent tous les yéménites à rejoindre la capitale le 17 Mai ou à se mobiliser dans leurs villes respectives. Le président Saleh, plus que jamais sur la sellette, devrait faire face à la plus grande mobilisation contestataire qu’il ait connu et qui réunit pour la première fois les cheikhs et la plupart des chefs tribaux.
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