Le souverain de Jordanie, le Roi Abdallah II, a dénoncé dans une interview exclusive accordée hier mercredi à l’AFP (Agence Française-Presse) une ingérence négative d’Israël dans son programme d’énergie nucléaire.
La Jordanie enregistre des besoins sans cesse croissants en électricité. Recouvert à 92% par le désert, l’hydroélectricité n’est pas une option pour le pays. Ses besoins en énergie sont satisfaits à 95% par les importations. Et 80% de ses besoins pour produire de l’électricité proviennent du gaz égyptien. Or cet approvisionnement souffre régulièrement d’attaques sur le gazoduc qui ont coûté ces deux dernières années à la Jordanie 3.92 milliards de dollars. Dans ce contexte, l’énergie nucléaire s’avère un choix des plus avantageux pour la Jordanie, moins cher et fiable, pour produire de l’électricité qui devrait notamment servir à dessaler l’eau de mer. Une centrale nucléaire de 4.9 milliards de dollars suffirait à produire l’équivalent du tiers de la capacité totale d’électricité actuelle de la Jordanie. Sauf que les différents contacts jordaniens auprès de pays potentiellement partenaires se sont systématiquement soldés par un échec. Et pour le souverain hachémite cela ne fait aucun doute, ces refus à répétition sont dus à une ingérence israélienne.
Israël, qui est lié avec la Jordanie par un traité de paix depuis 1994, rejette ces accusations. Des responsables israéliens ont même affirmé avoir adopté une approche positive par rapport au projet. Une coentreprise du géant nucléaire français Areva aurait découvert en Jordanie des gisements de plus de 20 000 tonnes d’uranium. Un consortium mené par Areva et le japonais Mitsubishi est en compétition avec le russe Atomstroyexport pour construire la première centrale nucléaire jordanienne.
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