Mardi dernier, le président russe Vladimir Poutine a signé un décret soumettant la communication d’informations sur les entreprises russes opérant à l’étranger à l’accord du pouvoir exécutif russe quand elles sont exigées par les services de pays étrangers, des organisations internationales ou des unions de pays étrangers.
La Russie ne cache pas que cette décision présidentielle est directement liée à l’enquête de la Commission Européenne contre la compagnie russe Gazprom dont l’annonce avait été faite une semaine auparavant. La Commission Européenne soupçonne Gazprom d’entrave à la concurrence et de manipulation des prix en Pologne, en République Tchèque, en Slovaquie, en Bulgarie, en Hongrie, en Lituanie, en Lettonie et en Estonie. Gazprom, par l’intermédiaire de son porte-parole Sergueï Kouprianov, accuse la Commission Européenne de chercher à faire pression sur elle pour obtenir des réductions de tarifs et influer sur les négociations commerciales. Le décret de Vladimir Poutine place les entreprises russes sous la protection de l’État et va même plus loin puisqu’il rend désormais indispensable l’autorisation du gouvernement à toute modification d’accord passé par des entreprises stratégiques avec des partenaires étrangers et toute cession de parts détenues par ces entreprises dans des sociétés étrangères, de droits dans des activités commerciales à l’étranger ou de biens immobiliers à l’étranger.
Peu après le sommet de l’APEC (Forum de Coopération Économique Asie-Pacifique) qui s’est tenu à Vladivostok en Extrême-Orient, Gazprom a menacé de détourner ses fournitures de gaz de l’Union Européenne, qui est actuellement son meilleur client, pour se tourner plus vers les pays d’Asie.
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