Palestine : démission du Premier ministre Salam Fayyad

Palestine démission du Premier ministre Salam FayyadLe Premier ministre palestinien Salam Fayyad a présenté samedi dernier sa démission qui a été acceptée par le président Mahmoud Abbas. Il met ainsi un terme à six ans de bons et loyaux services qui, malgré un bilan tout à fait honorable, n’ont cessé d’être marqué par une vive opposition entre lui et les autres dirigeants palestiniens, Mahmoud Abbas en tête.

Salam Fayyad avait pris ses fonctions en 2007 sous l’insistance de Washington. Ancien haut fonctionnaire du Fonds Monétaire International et diplômé d’universités outre-Atlantique, il avait la confiance des Occidentaux. Il est parvenu à réduire le niveau de corruption au sein de l’Autorité Palestinienne et a instauré un semblant d’ordre au sein de l’administration. Il a également encouragé l’intifada économique, c’est-à-dire le boycott des produits de consommation israéliens vendus en Cisjordanie ainsi que les protestations non-violentes contre l’occupation.

Malgré ces hauts-faits, il n’a jamais été très populaire en Cisjordanie. Salam Fayyad a toujours été perçu comme l’homme  des Occidentaux, des Américains en particulier. Ce sentiment a été renforcé par le fait qu’il ait toujours refusé d’adhérer au Fatah. Le glas de la collaboration de Salam Fayyad avec l’Autorité palestinienne a été sonné par les divergences de vue sur la gestion économique. L’Autorité palestinienne a eu à faire face à des difficultés économiques dues à la crise économique mondiale et à la défection de certains pays donateurs empêtrés dans les méandres du Printemps arabe. Les caisses se sont retrouvées avec un manque d’un milliard de dollars.

Face à cette situation, le Premier ministre, partisan d’une rigueur très stricte, s’est buté à l’opposition des cadres du Fatah qui ont en ligne de mire les élections législatives et présidentielle. Les réactions à la démission de Salam Fayyad ont été diverses et variées. Israël s’est peu prononcé sur le sujet. Le département d’Etat américain « a salué l’action d’un partenaire fort ». Du côté des cadres du Fatah, la nouvelle a été accueillie avec un soulagement non dissimulé.