Le procès de Beate Zschäpe s’est ouvert lundi : cette néo-nazie aurait tué une dizaine de personnes à cause de son idéologie nazie. Ainsi, cette affaire est présentée outre-rhin comme l’une des plus importantes de l’après-guerre.
Malgré les 7 décennies qui séparent le monde actuel du nazisme, l’Allemagne reste toujours traumatisée et choquée par tout ce qui rappelle cette époque. A combien plus forte raison quand le facteur de réminiscence ne reflète pas du tout les caractéristiques de cette sombre page : c’est le cas de la jeune Beate Zschäpe. Derrière l’air innocent de cette femme de 38 ans pourrait se cacher la coresponsable d’une dizaine de crimes racistes, dont le meurtre de 8 commerçants turcs, d’un Grec et d’une policière. Des forfaits qu’elle aurait commis entre 2000 et 2006, période pendant laquelle elle militait dans les rangs de la NSU, un groupuscule d’extrême-droite. En l’espace de ces années, le même mouvement terroriste s’est également distingué par 15 braquages et deux attentats à la bombe.
Le plus choquant, c’est sans doute l’impunité dont a joui la NSU pendant un bon bout de temps. Peut-être parce qu’il a commencé comme si de rien n’était : alors qu’elle suivait des cours en horticulture, Beate Zschäpe rencontrait, au début des années 1990, Uwe Mundlos et Uwe Böhnhardt. Ces trois amis créent la NSU : commençant d’abord par prendre part à des meetings d’extrême-droite, ils basculent rapidement dans la clandestinité. Beate Zschäpe, la seule survivante de cette vie dans l’ombre, n’en ressortira que 14 ans après. Pendant ces années, elle est soupçonnée d’avoir joué un rôle clé dans la NSU. En outre, cette organisation a bénéficié de l’aide d’une centaine de personnes au cours de la cavale. Malgré tout, la police tardait à retrouver sa trace.
Au-delà de la personne de Beate Zschäpe – ces deux collaborateurs s’étant suicidés le 4 novembre 2011 alors traqués par la police -, c’est le système judiciaire allemand qui passera à la barre pour répondre de sa passivité envers l’extrême-droite. Suite à une demande de la défense, le procès a été ajourné jusqu’au lundi 14 mai prochain.
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