Le vice-Premier ministre turc a annoncé hier dimanche l’interpellation de neuf personnes suspectées d’être derrière le double attentat qui a fait 46 morts à Reyhanli, uneville proche de la Syrie. Les neuf personnes sont toutes de nationalité turque et appartiendraient à une organisation terroriste en contact avec les services de renseignements syriens.
Samedi, deux véhicules remplis d’explosifs avaient explosé devant la mairie et la poste centrale de la ville qui a la particularité d’accueillir de nombreux réfugiés syriens. Les hommes interpelés auraient fait entrer les véhicules dans le pays avant de les faire exploser. Les informations divergent sur l’identité des suspects et de leur groupe. Pour le chef de la diplomatie turque qui était en déplacement à Berlin, il s’agit d' »une ancienne organisation marxiste directement liée au régime » de Damas. Les médias turcs ont par ailleurs évoqué la piste des Acilciler, un groupuscule clandestin turc de gauche dont le chef se serait réfugié en Syrie à la fin des années 1970.
Pour les turcs, le but de ces attentats serait de dresser les turcs de la région contre les réfugiés syriens dans le but d’entraîner leur pays dans le conflit. Si cet objectif n’est pas atteint, les attentats de samedi ont toutefois provoqué une démarcation en Turquie où la presse et l’opposition ont émis des critiques sur la politique gouvernementale de soutien à la rébellion syrienne d’accueil des réfugiés syriens, actuellement plus de 400 000 dans le pays. Les attentats ont également provoqué une hostilité des habitants de Reyhanli contre les réfugiés syriens, certains d’entre eux ayant été pris pour cible par des jeunes turcs.
Le gouvernement syrien a évidemment nié être impliqué dans ces attentats. Damas est même allé jusqu’à affirmé qu’ils servaient les intérêts d’Ankara puisqu’ils pourraient servir de raison à une intervention des Etats-Unis, alliés de la Turquie, en Syrie.
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