Egypte : Condamnation d’ONG et craintes de totalitarisme

photo_1370341970173-5-0Des peines de prison ont été prononcées hier mardi par un tribunal du Caire contre 43 employés égyptiens et étrangers d’Organisations Non Gouvernementales pour avoir travaillé dans l’illégalité et reçu des financements illicites. Cette décision a soulevée une vague de critiques internationales, particulièrement du côté de l’Allemagne et des Etats-Unis qui conditionnent leur aide à la poursuite de réformes politiques et économiques.

L’affaire remonte à décembre 2011 après les autorités égyptiennes aient procédé à des perquisitions  dans les locaux de plusieurs ONG au Caire dont les organisations américaines National Democratic Institue,  International Republican Institute, Freedom House ou encore l’organisation Allemande Konrad Ardenauer. La décision du tribunal du Caire condamne également ces ONG à fermer leurs locaux en Egypte. Sur les 43 personnes à avoir été condamnées, 27 se sont vues infliger une peine de cinq ans de prison par contumace. Il s’agit principalement d’étrangers, dont une vingtaine d’américains parmi lesquels le fils du secrétaire américain aux Transports, qui ont pu quitter le pays. Les autres condamnés sont surtout égyptiens, mais un ressortissant américain, Robert Becker, resté dans le pays par solidarité avec les inculpés égyptiens, a écopé d’une peine de deux ans de prison ferme comme quatre autres inculpés égyptiens. Le reste des accusés s’en sort avec une peine de un an avec sursis. Ils ont tous l’intention de faire appel.

Washington et Berlin n’ont pas tardé à faire connaître leur indignation. L’inquiétude soulevée par ce jugement est grande à l’international, mais également auprès des associations de la société civile alors que le président islamiste Mohamed Morsi a présenté la semaine dernière un nouveau projet de loi pour régir les activités des ONG. Si le pouvoir affirme que ce texte n’a pour but que d’achever l’indépendance obtenue dans la foulée du Printemps arabe, plusieurs ONG égyptiennes et organisations internationales de défense des libertés y voient une occasion pour les services de sécurité de mieux surveiller les ONG en ayant un œil sur leurs activités et leurs financements.

A propos de Fitzpatrick Georges 1538 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*