Depuis plusieurs jours, des manifestations ponctuent quotidiennement les rues d’Ankara. A ce stade, les manifestants demandent carrément sa démission. La réponse du chef du gouvernement turque ne s’est pas fait attendre, elle a été rapide, avec quelques bombes lacrymogènes à la clé. En plus, celui-ci s’est exprimé dernièrement pour rappeler aux manifestants que la patience de son gouvernement a des limites, et que si besoin est, il ne manquerait pas d’apporter une réponse adéquate a leurs agissements. Ce nouveau bras de fer entre les autorités et les manifestants n’augure rien de bon.
Aussi, deux aspects majeurs inquiètent les analystes sur ce chaos qui semble vouloir s’installer en Turquie. Le premier est celui du débordement qui pourrait aller jusqu’à paralyser la vie politique du pays. En effet, les effets du printemps arabe ne sont pas si loin et la Syrie en souffre encore. Nombre d’observateurs s’interroge sur la psychologie de certains manifestants qui s’inscrivent dans cette même logique et qui voudraient tenir une position radicale jusqu’à la démission du gouvernement. Les institutions turques sont certes plus stables et l’armée mieux organisée que celles des pays d’Afrique du nord, sans compter sur un environnement international moins enclin à une telle situation, les conséquences seraient néanmoins dramatiques.
Par ailleurs, le deuxième aspect qui se manifeste déjà est celui de la situation économique. Les experts craignent que cette tension puisse alimenter la méfiance des investisseurs qui risqueraient de se retirer du pays. Au lendemain des premières manifestations la bourse d’Istanbul avait connu une chute de 10%. Après plus d’une décennie de bon développement économique, la Turquie pourrait connaitre une période noire si les autorités ne trouvent pas une solution rapide à ce problème.
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