Une bourde diplomatique américaine choque le gouvernement afghan

le-president-americain-barack-obama-d-et-son-homologue-afgha_1165529Après l’annonce maladroite  de discussions directes entre les États-Unis et les Taliban, Hamid Karzaï, dans son mécontentement, a suspendu mercredi les négociations d’accord bilatéral de sécurité avec Washington. Le gouvernement américain tente de calmer la situation et revient sur ses mots en moins de 24 heures.

Mardi, les talibans et les Américains avaient officiellement annoncé une prochaine reprise de leurs contacts en vue de discussions de paix, après l’ouverture dans la journée d’un bureau de représentation taliban à Doha. Washington, qui dirige la force internationale de l’Otan en Afghanistan, alliée du gouvernement de Kaboul face aux rebelles, a aussitôt annoncé qu’il enverrait prochainement des émissaires à Doha. Mais ces annonces n’ont pas été du goût du président afghan Hamid Karzaï, avec lequel les talibans refusent de discuter car ils considèrent son gouvernement pro-occidental comme illégitime. Il redoute par ailleurs d’être marginalisé par des discussions directes entre Washington et les rebelles. La présidence afghane annonce alors la suspension de ses négociations sur un accord de sécurité avec les Etats-Unis pour l’après 2014  c’est-à-dire, après le retrait des troupes combattantes de l’Otan en Afghanistan. Il a en plus menacé de boycotter les pourparlers avec les rebelles à Doha. Sur ce point, la colère de M. Karzaïamène les Américains à rectifier le tir.Le département d’Etat américain doit démentir que des discussions avec les talibans aient été «programmées» cette semaine et deux appels téléphoniques de John Kerry au président Karzaï sont rendus publics afin de  calmer la situation.

Par ailleurs, Kaboul n’a guère apprécié le nom du bureau taliban à Doha, l’«émirat islamique d’Afghanistan», qui était l’appellation du gouvernement du mouvement islamiste de 1996-2001. Ce nom sème l’amalgame avec le gouvernement légitime de l’Afghanistan, décrypte Bruce Riedel, chercheur de la Brookings Institution. Dans cet incident, Kaboul et Washington font une nouvelle preuve de défiance. Il montre à suffisance que le gouvernement Obama souhaite la clôture du dossier ‘Afghanistan’, après 11 ans de guerre.

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Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise