Accident de train : l’Espagne en quête d’explications

2323888Depuis mercredi dernier, jour du terrible accident de train à Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne, le bilan ne fait que s’alourdir : ce matin, les sources officielles parlent de 80 morts et 140 blessés. Ce qui accentue la question du pourquoi de ce drame.

L’Espagne demeure sous le choc de cet accident : alors que 32 blessés, dans un état critique, sont hospitalisés, 13 dépouilles n’ont pas toujours été identifiées. Présent sur le lieu du drame jeudi, le Premier ministre Mariano Rajoy a officiellement annoncé un deuil national de 3 jours. A la recherche d’explications, les autorités compétentes ont déjà entamé deux enquêtes. Pour l’heure, la majorité des analyses imputent cet accident à un excès de vitesse. En effet, d’après la discussion entre José Garzon Amo, le conducteur du train, et les urgentistes peu de après le déraillement et les informations issues de la boîte noire, le train aurait abordé une courbe dangereuse à une vitesse de deux fois supérieure à celle recommandée, soit 190 km/h. Ce qui n’a apparemment pas de lien avec un verre de trop qu’aurait pris le machiniste expérimenté : le test d’alcoolémie auquel il a été soumis s’est avéré négatif. Toutefois cela ne l’a pas épargné des critiques. Se saisissant de cette affaire, la presse aurait, d’après les syndicats, publié des photos du conducteur prises sur son compte Facebook. En outre, les médias auraient repris des records de vitesse dont se serait vantait M. Amo via le même réseau social. Des accusations balayées par les représentations syndicales. D’ailleurs, un des responsables de celles-ci a souligné la difficulté que présente ce tronçon ferroviaire, qui exige machiniste de passer de 200 km/h à 80 km/h sur la petite distance d’un kilomètre.

N’empêche, beaucoup de zones d’ombres persistent, dont, entre autres, l’absence d’un système ERTMS de ralentissement automatique lorsque la limite de vitesse autorisée est dépassée sur cette voie. Pourtant, cette technologie est utilisée couramment sur le réseau à grande vitesse espagnol. Par ailleurs, un autre système de sécurité, Asfa Digital, placé normalement à 4 km avant le lieu de l’accident, aurait pu l’éviter. Mais, curieusement, lui aussi n’a pas fonctionné.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise