En moins de deux jours, l’aéroport international de Karachi, la capitale économique du Pakistan, a été la cible de deux attaques talibanes qui viennent rappeler la situation sécuritaire sérieusement dégradée dans ce pays et qui ne sont pas de nature à encourager les investisseurs étrangers.
Le premier assaut a été lancé dans la nuit de dimanche à lundi, par un commando de dix talibans, lourdement armés, face auquel l’armée et les forces de police pakistanaises, ont combattu, pendant douze heures, avant de maîtriser la situation, laissant derrière elles trente-sept morts, dont les dix assaillants. Quelques heures plus tard, des échanges de coups de feu ont été signalés aux abords de cet aéroport entre quelques insurgés et l’unité des forces spéciales chargées de la sécurité aéroportuaire, l’ASF (Airport Security Force).
Comme conséquence, les vols au départ et à destination de l’aéroport de Karachi ont été soit sensiblement perturbés, soit provisoirement suspendus. Mais l’impact de ce regain de violence, revendiqué par le Tehrik-I-Taliban Pakistan (TTP), le mouvement des talibans pakistanais, est surtout d’ordre stratégique et économique. D’un côté, il porte un coup dur aux tentatives de négociations de paix initiées par le gouvernement de Nawaz Sharif, le Premier ministre pakistanais.
En effet, après la première attaque, l’armée pakistanaise a mené des bombardements contre les repaires du TTP se trouvant dans une zone tribale au nord-ouest du pays, non loin de la frontière afghane. De l’autre côté, cette capacité des talibans pakistanais à frapper dans des endroits stratégiques tels que les aéroports, ne fait qu’accentuer le risque sécuritaire pour les investissements étrangers découragés. En 2007 et 2008, les investissements directs étrangers dans le pays s’évaluaient à près de cinq milliards de dollars. Sur l’exercice 2012-2013, alors que le Pakistan a enregistré une hausse de 76% des IDE, leur montant total n’a pas atteint 1,5 milliard de dollars, preuve d’une chute spectaculaire des entrées des investissements en quelques années seulement.
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