Moins d’un mois après la résolution européenne de restaurer exceptionnellement les contrôles aux frontières, ceux-ci ont repris au Danemark le mardi dernier. Une décision confirmée par le Parlement danois le 1er Juillet dernier et synonyme de bombe dans l’Union Européenne.
Le Danemark était l’un des chefs de file de la récente réforme européenne en matière d’immigration. Bien que cette résolution ait été jugée controversée par la majorité de l’opinion craignant pour la libre circulation au sein de l’espace Schengen, l’Europe apaisait les esprits en définissant des conditions préalables au rétablissement des frontières internes, parmi lesquelles, une évaluation commune de son bien-fondé et une durée bien déterminée. Des garde-fous que le Danemark a tout simplement franchis, optant de manière unilatérale de recommencer à effectuer des contrôles douaniers permanents en vue de se protéger contre l’immigration clandestine et le crime organisé. Aussi, une trentaine d’agents publics ont été affectés à la frontière germano-danoise pour chercher des armes et des stupéfiants. De même, 20 fonctionnaires seront bientôt postés à la frontière avec la Suède. Et, cela n’est que le premier volet de l’initiative danoise. Le deuxième volet consistera à déployer, d’ici le 1er Janvier prochain, 48 douaniers de plus au niveau des frontières et la dernière étape, de construire des installations permanentes, les s’achèveront en 2014.
Le Danemark en arrive là à cause de la domination du Parti du Peuple sur son Parlement. Celui-ci, d’extrême droite, a récemment battu la gauche dans un vote portant sur l’adoption de cette résolution, s’offrant ainsi la garantie de la surveillance des frontières danoises. Quoi qu’il en soit, l’Europe ne compte pas se laisser faire : « la Commission [Européenne, NDLR] n’hésitera pas à intervenir si les fondements du projet européen sont remis en question » a déclaré son président, José Manuel Barroso ; par ailleurs, un haut-responsable allemand est allé même jusqu’à appeler au boycott des vacances au Danemark tandis que la presse suédoise n’a pas été tendre avec le Danemark. Impassible, ce dernier martèle que les textes européens permettent ce genre de contrôle. Plus inquiétant, la Norvège vient de lui emboîter le pas.
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