Australie : Pour le retour forcé des migrants

Jusqu’où l’Australie ira-t-elle dans sa politique d’immigration zéro ? Vendredi 29 septembre, le ministre australien de l’Immigration et son homologue cambodgien de l’Intérieur ont signé ont un accord permettant à Canberra de transférer vers le Cambodge les migrants qui affluent vers ses côtes.

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Selon cette convention, le Cambodge s’engage à accueillir et relocaliser sur son territoire les demandeurs d’asile qui obtiennent le statut de refugier en Australie. En contrepartie de ce service rendu, Canberra s’engage à débloquer, sur quatre années, une enveloppe de 40 millions de dollars australiens, soit environ 28 millions d’euros, pour financer des projets de développement au Cambodge et faciliter la réinstallation des migrants.

Un marché qui suscite des critiques quant à la politique australienne de l’immigration. Pour le président du Centre cambodgien des droits de l’homme, Ou Virak, le Cambodge serait devenu un sous-traitant des refugiés australiens. Aussi,les défenseurs des droits humains pointent du doigt les graves lacunes de Phnom Penh en la matière de respect des droits humains et soulèvent des inquiétudes sur le sort qui sera réservé à ces migrants, originaires, pour la plupart d’entre eux, de Sri-Lanka, d’Iran, d’Irak, de Syrie, de la Somalie ou encore d’Afghanistan d’où ils fuient de violents conflits, tandis que d’autres sont à la recherche d’une situation économique meilleure.

D’après un communiqué commun des deux gouvernements, le nombre des réfugiés ainsi que le rythme de leur relocalisation sont fixés par les autorités cambodgiennes.Mais dans la pratique, rien n’est moins sûr. Le ministre australien de l’Intérieur, Scott Morrison, a indiqué qu’ « il n’y qu’aucune limite ne serait imposée au nombre de réfugiés », tout en ajoutant que « l’accord conclu entre les deux pays serait bientôt mis en œuvre ».

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise