Normalement prévues pour l’année prochaine, les élections législatives en Thaïlande pourraient n’avoir lieu qu’en 2016. En tout cas, le vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Prawit Wongsuwan, a annoncé jeudi le report de ce scrutin à cette date.
« Nous serons en mesure d’organiser des élections aux alentours du début de l’année 2016 une fois que la Constitution aura été ébauchée », a-t-il déclaré devant la presse. Et, par la suite, de justifier que « ce décalage est dû à l’hostilité à laquelle est confrontée la junte au pouvoir ». « Pour l’instant, il y a des éléments opposés au Conseil National pour la Paix et l’Ordre »a-t-il affirmé.
A vrai dire, il fallait s’y attendre. Avant cette sortie médiatique, l’actuel dirigeant thaïlandais, Prayuth Chan-O-Cha, avait prévenu que les élections ne se dérouleraient plus à la fin de l’année prochaine. En outre, le gouvernement militaire a annoncé, la semaine dernière, que la loi martiale serait maintenue encore pour quelques temps, malgré son engagement de la lever dans certaines régions, en vue de redynamiser le tourisme.
La Thaïlande ne semble pas près de sortir de crise. Avant le coup d’Etat du 22 mai dernier, ce pays a connu six mois de violentes manifestations organisées par les « chemises rouges ». Au cours de cette période, la Première ministre, Yingluck Shinawatra, a été destituée. Depuis le putsch, la situation ne s’est guère améliorée. Selon un rapport publié cette semaine par l’ONG Human Rights Watch (HRW), « six mois après le coup d’Etat, les critiques font systématiquement l’objet de poursuites, toute activité politique est interdite, les médias sont censurés et les dissidents jugés par des tribunaux militaires », est-il mentionné.
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