Irak : Rapport accablant d’AI sur l’EI

Dans le cadre d’une mission de Donatella Rovera, sa principale conseillère pour les situations de crise, au nord de l’Irak, Amnesty International a pu diffuser, dans un rapport qu’il vient de publier, les témoignages d’une quarantaine de femmes et jeunes filles qui se sont échappées après avoir été retenues par Daech. Selon leurs dires, elles ont été victimes de beaucoup de souffrances, dont des violences sexuelles.

violances-yazidiAprès ses investigations de septembre à novembre derniers au nord de l’Irak, Mme Rovera est on ne peut plus claire : « Des centaines de femmes et de jeunes filles yézidies voient leurs rêves brisés par les horreurs de la violence sexuelle et de l’esclavage sexuel aux mains de l’EI » , a-t-elle affirmé. Sur base des entretiens qu’elle y a effectués, Amnesty International a publié un rapport intitulé « Evadées de l’enfer – torture et esclavage sexuel en captivité dans l’Etat Islamique d’Irak ». Ce document contient les récits de violences dont des jeunes femmes yézidies ont été victimes en centaines. Parmi ces souffrances figurent le mariage forcé, l’obligation de se convertir à l’islam ou le fait d’être vendue ou carrément offerte à des partisans du groupe djihadiste. Le comble, c’est qu’une bonne partie des victimes de ces divers crimes de guerre sont très jeunes, âgées parfois de moins de 14 ans.

Subissant ces traitements inhumains, certaines de ces femmes ont décidé de commettre l’irréparable. « Les horreurs subies aux mains de l’EI laissent ces femmes et jeunes filles si traumatisées que certaines ont mis fin à leur jour », a mentionné l’ONG internationale dans son rapport. D’après Donatella Rovera, il sera difficile, même pour les femmes qui sont parvenues à s’échapper de ces conditions, de se remettre de tels traumatismes, d’autant plus qu’il y a une forte stigmatisation liée au viol dans leur contexte.

Rares sont ces victimes de violences sexuelles qui jouissent de l’aide indispensable dans leurs cas. D’où, l’appel vibrant de la principale conseillère aux situations de crise d’Amnesty. « Le gouvernement régional du Kurdistan, les Nations Unies et d’autres organisations qui fournissent des services médicaux et d’autres aides aux victimes de violence sexuelle doivent intensifier leurs efforts », a-t-elle plaidé.