Les présidents bélarusse Alexandre Loukachenko et kazakh Noursoultan Nazarbaïev se sont succédé dimanche et lundi à Kiev, officiellement pour tenter de jouer les médiateurs dans la confrontation entre la Russie et l’Occident dans la crise ukrainienne. Cette position leur permet en même temps de marquer leur indépendance vis-à-vis d’un Vladimir Poutine de plus en plus isolé tout en s’attirant les bonnes grâces des Ukrainiens, et à travers eux des Européens.
Les présidents bélarusse et kazakh disent s’inquiéter pour leurs propres pays du conflit dans l’est de l’Ukraine, de la confrontation Russie-Occident et de la crise économique en Russie. Les économies de ces trois pays sont profondément reliés les uns aux autres. Le Kazakhstan et le Bélarus sont les principaux alliés du Kremlin dans l’espace post-soviétique notamment via l’Union douanière formée entre les trois pays ou au sein des organisations économiques et militaires eurasiennes menées par Moscou. Mais selon plusieurs experts, le Kazakhstan et le Bélarus ne sont pas satisfaits de la politique russe. Les relations profondes entre les trois pays font que le Kazakhstan et le Bélarus ressentent durement les retombées de la crise économique en Russie, d’où leur volonté d’améliorer leurs relations avec l’Europe.
Lors de sa visite à Kiev, Noursoultan Nazarbaïev a plaidé bec et ongles pour l’intégrité territoriale de l’Ukraine qui a perdu en mars la Crimée, annexée par la Russie, et une partie du bassin minier du Donbass, dans l’est du pays, désormais contrôlé par la rébellion séparatiste prorusse. Le président bélarusse Alexandre Loukachenko pour sa part a pris ses distances avec Moscou, se garde de soutenir les séparatistes prorusses et cultive depuis cet été une forme de nationalisme qui pourrait inquiéter Moscou.
Quant à la crise en Ukraine ce pays soutient, malgré les dénégations de la Russie, que jusqu’à 8 000 militaires combattent aux côtés des rebelles dans un conflit qui a fait plus de 4 700 morts en huit mois.
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