Le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi a suspendu lundi le paiement des salaires des fonctionnaires du Kurdistan tant que cette région autonome n’aura pas cessé d’exporter indépendamment son pétrole.
Gravement affecté par la chute des cours du pétrole, le Kurdistan irakien a annoncé au début de ce mois, que ses fonctionnaires, excepté ceux opérant dans la sécurité, ne toucheraient qu’une partie de leurs rémunérations. Il faut noter que bon nombre d’employés du secteur public ne reçoivent pas leurs salaires depuis déjà plusieurs mois.
A ce sujet, Abadi a été on ne peut plus clair lors d’une interview sur la chaîne publique Al-Irakiya en déclarant : « rendez nous le pétrole et je verserai à tous les fonctionnaires du Kurdistan leur salaire ». Malgré l’opposition de l’Exécutif irakien, le Kurdistan exporte du pétrole à travers la Turquie.
La baisse des émoluments et les impayés ont donné lieu à de nombreuses protestations, entre autres, à Souleimaniyeh, la principale ville du sud du Kurdistan. Les positions du gouvernement irakien et des dirigeants kurdes sont généralement opposées. A titre illustratif, le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a récemment appelé à l’organisation d’un référendum d’autodétermination. En réponse, le Premier ministre irakien a soutenu que cette région autonome demeure une entité irakienne.
En guerre contre l’organisation djihadiste de l’Etat islamique (EI), l’Irak dépend quasi totalement de ses recettes pétrolières. « Ceux qui se battent sur le front ne sont pas payés à cause de ceux qui restent assis chez eux. Est-ce juste ? », s’est interrogé Abadi en faisant allusion notamment à certains éléments fantômes des milices chiites paramilitaires engagées dans la lutte contre le groupe EI.
Poster un Commentaire