L’Iran a autorisé mardi, des bombardiers russes de décoller de son territoire pour mener leurs frappes aériennes contre les rebelles syriens.
Cette autorisation peut modifier l’équation politique et militaire au Moyen-Orient et marque sensiblement le renforcement de la coopération militaire et stratégique entre les deux pays.
Les trois premiers bombardiers supersoniques russes à géométrie variable et long rayon d’action Tu-22M3 viennent d’atterrir à Hamedan, à l’ouest de l’Iran. Une équipe de service, ainsi qu’une unité de garde y sont déjà déployées. Les Iliouchine II-76 russes y transportent déjà des munitions. Cette base, qui peut compter pour sa défense contre-aérienne des S-300 russes déjà fournis à la République islamique d’Iran, permettra à Moscou d’intensifier ses bombardements contre les positions des rebelles en Syrie, et éventuellement en Irak.
Dans le renforcement de son implication dans la lutte contre les djihadistes, le ministère russe de la Défense a demandé lundi dernier à l’Iran et à l’Irak la permission de lancer des missiles de croisière au-dessus de leurs territoires.
Jusqu’à présent, les bombardiers stratégiques russes Tu-22M3 étaient obligés de s’envoler de la base russe de Mozdok, dans le Caucase du Nord, à 2.000 kilomètres de la Syrie, pour y retourner à l’issue de leur mission. Ce long trajet réduisait le nombre de bombes et de missiles portés. Les appareils russes gagnent dorénavant 60% de temps de vol.
L’autorisation accordée par Téhéran à Moscou est lourde en symboles. C’est la première fois depuis 1946 que l’aviation russe est déployée en Iran et c’est également la première fois, depuis la Révolution islamique de 1979, qu’une présence militaire étrangère est autorisée dans le pays.
Par sa décision de l’Iran d’autoriser le déploiement sur son sol de bombardiers russes, Téhéran et Moscou ont voulu montrer au monde que leur vision commune des grandes priorités stratégiques sur le dossier syrien dépasse leurs différends bilatéraux, dont la coopération entre la Russie et Israël et l’approche russe de la question kurde. Les deux pays ne cessent depuis des mois d’approfondir leur coopération militaire et technique.
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