Depuis vendredi dernier, le président sortant camerounais, Paul Biya, au pouvoir depuis trois décennies, a été officiellement réélu. Avec un des rares soutiens dans la communauté internationale, à savoir celui de la France. Mais, celui-ci n’a duré que le temps de quelques heures.
Selon les résultats proclamés par la Cour Suprême camerounaise, au scrutin présidentiel du 9 octobre dernier, M. Biya, 78 ans, a obtenu 77,9 %, écrasant son adversaire historique, John Fru Ndi, 70 ans, qui n’a récolté que 10,71 % des suffrages pour un taux de participation de 65,82 %. Ce chiffre semblait étonnamment élevé car certains bureaux de vote étaient vides selon le constat des observateurs tandis que d’autres n’avaient tout simplement pas ouvert. En outre, le dépouillement s’est, des fois, effectué à la lumière de la bougie, l’énergie électrique faisant défaut. Ce qui avait poussé Washington a estimé que cette élection était truffée « d’irrégularités à tous les niveaux ».
Un avis bien opposé à celui de la France, laquelle soutenait que le scrutin s’était déroulé « dans des conditions acceptables », d’après les propos tenus jeudi dernier par le ministre français de la coopération, Henri de Raincourt, et défendus, par la suite, par Alain Juppé. Cela avant la déclaration surprise, datant de samedi dernier, du porte-parole du Ministère français des Affaires Etrangères, Bernard Valero : « lors du scrutin, de nombreuses défaillances et irrégularités ont été constatées. La France souhaite que des mesures soient prises pour que celles-ci ne se reproduisent pas lors des scrutins législatifs et municipaux de 2012 ». C’est à n’y rien comprendre.
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