
Le mouvement civique angolais Mudei a vivement réagi à la suspension judiciaire d’un débat sur le paquet législatif électoral, organisé par l’Ordre des Avocats d’Angola (OAA). Dans un communiqué relayé par l’agence Lusa, Mudei condamne ce qu’il considère comme une manipulation de la justice à des fins politiques, y voyant une « atteinte grave aux principes démocratiques et à la liberté d’expression ».
La décision émane du Tribunal de la relation de Luanda, saisi par six avocats contestant la compétence de l’OAA pour organiser l’événement. Pourtant, le débat visait à promouvoir une réflexion inclusive sur le cadre législatif électoral en discussion au Parlement, avec la participation d’acteurs variés de la société civile : membres d’observatoires politiques et électoraux, activistes, journalistes, analystes et universitaires.
Pour Mudei, cette suspension est un « abus de pouvoir » contraire aux normes constitutionnelles et internationales garantissant la liberté d’expression, d’information et de réunion pacifique. Le mouvement déplore ce qu’il qualifie de tentative délibérée d’étouffer les voix critiques et patriotiques, dans une démarche qui sape l’État de droit.
Il s’interroge par ailleurs sur la célérité inhabituelle de la décision judiciaire, contrastant avec la lenteur habituelle du système, ce qui soulève de « sérieuses questions sur ses véritables motivations ». Selon Mudei, « la justice ne peut servir d’outil de censure ou d’oppression ».
Le mouvement exige l’annulation immédiate de la décision, la restauration des droits constitutionnels bafoués, ainsi que des sanctions contre les responsables de cette dérive. De son côté, l’OAA a dénoncé une « agression institutionnelle » et prévoit de porter plainte contre le juge concerné, tout en saisissant le Tribunal constitutionnel.
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