Burkina Faso : du putsch à l’impasse, un pays piégé entre terrorisme et répression

Le 30 septembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré renversait le pouvoir au Burkina Faso, accusant ses prédécesseurs d’impuissance face aux groupes jihadistes. Il promettait alors de « rétablir la sécurité en quelques mois ». Trois ans plus tard, le constat est amer : les attaques se poursuivent et le pays reste l’un des plus meurtris par le terrorisme.

À la veille de cet anniversaire, l’état-major des armées publiait un communiqué dénonçant des « rumeurs » visant à « saper la cohésion » des forces. Le 28 septembre, Ibrahim Traoré lui-même a tenté de se justifier, évoquant l’absence d’armes, de munitions et d’effectifs au moment de son arrivée au pouvoir. Depuis, l’armée a été renforcée et les Volontaires pour la défense de la patrie multipliés, mais les résultats sur le terrain restent limités.

Selon l’ONG Acled, le nombre d’attaques n’a pas diminué entre 2022 et 2024. Pire : les victimes burkinabè ont doublé, passant de 6 500 à près de 16 000 en deux ans. Le Global Terrorism Index classe aujourd’hui le Burkina Faso comme le pays le plus touché au monde par le terrorisme.

Parallèlement, les organisations de défense des droits humains dénoncent un recul préoccupant des libertés. Arrestations arbitraires, détentions non expliquées et intimidations à l’égard des opposants, syndicats ou journalistes se multiplient. Pour Didier Ouedraogo, du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples, « de nombreux compatriotes se trouvent dans des prisons ou lieux de détention non identifiés ».

Ainsi, à l’heure du troisième anniversaire du putsch, le bilan est loin des promesses initiales : ni sécurité retrouvée, ni ouverture politique. Le Burkina Faso reste enlisé dans la violence et la répression.

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