Après deux ans de tensions, le gouvernement malien et le groupe canadien Barrick Gold ont trouvé un compromis mettant fin à leur conflit autour de la mine d’or de Loulo-Gounkoto, le plus important gisement aurifère du pays. L’annonce a été faite lundi à Bamako, à l’issue de négociations jugées « rudes » par la presse locale.
Selon Bamada, cet accord signe la clôture d’un « chapitre particulièrement tendu » et ouvre une nouvelle phase dans la gestion des ressources minières maliennes. Les autorités espèrent désormais des retombées économiques de 220 milliards de francs CFA par an, alignées sur le nouveau code minier adopté en 2023.
Le compromis comporte plusieurs concessions. Malijet indique que Barrick Gold abandonne l’arbitrage engagé devant le CIRDI, tandis que Bamako retire toutes les accusations visant la compagnie et libère quatre employés détenus. La mise sous administration provisoire du complexe aurifère est également levée, rendant à Barrick Gold le contrôle opérationnel de Loulo-Gounkoto.
Sur le volet financier, Bloomberg révèle que Barrick Gold versera 244 milliards de francs CFA (430 millions de dollars) au Mali : 144 milliards dans les six jours, 50 milliards en compensations de TVA, et 50 milliards déjà versés l’an dernier.
Pour la presse malienne, cet accord marque un tournant. Mali Actu souligne qu’il permet la reprise intégrale de la production, cruciale pour une économie fragilisée par les blocus imposés par des groupes affiliés au Jnim.
Dans un contexte où plusieurs pays sahéliens cherchent à reprendre la main sur leurs ressources stratégiques, Bamako y voit un symbole : celui d’une souveraineté minière renforcée et de relations plus équilibrées avec les multinationales du secteur.
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