Une équipe de chercheurs a décelé un important écart dans les statistiques chinoises sur les émissions de gaz carbonique : celles déclarées localement par les différentes provinces diffèrent de la somme affichée officiellement par la Chine devant la communauté internationale.
Cette erreur de calcul a été mise en évidence grâce aux travaux d’une équipe internationale de recherche de l’Académie des Sciences de Chine. Selon leur publication parue cette semaine dans Nature Climate Change, la consommation énergétique chinoise a généré une émission de 9,084 milliards de tonnes (Gt) de dioxyde de carbone en 2010. Un résultat obtenu en compilant des données provinciales brutes. Pourtant, le même total est de 7,693 Gt selon les statistiques officielles. Les 1,4 Gt volatilisés correspondent tout de même à la totalité des émissions japonaises. Les scientifiques justifient ces erreurs par un inventaire défectueux des émissions de gaz liées tant à la combustion et au traitement du charbon qu’à la consommation énergétique du secteur manufacturier. Tout cela aurait comme sous-bassement un manque d’indépendance politique : en affichant leurs fortes émissions, les provinces veulent promouvoir leur croissance économique pendant que les autorités nationales préfèrent les sous-estimer pour en tirer profit lors d’éventuelles négociations climatiques.
Par-dessus tout, cette situation fausse de grands projets scientifiques en cours : la même équipe de chercheurs s’attèle à comparer la quantité totale de CO2 que contient l’atmosphère à celle qui émane des émissions humaines sur le dernier demi-siècle. Ainsi, devront-ils reprendre tous les calculs portant sur les 5 dernières années. Par ailleurs, la Chine devra fournir quelques explications à la communauté internationale.
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