Au regard de leurs croissances fulgurantes, le monde se demandait ce qui peut arrêter les pays émergents. Et bien, l’Europe, en adoptant, la semaine dernière, un projet de loi portant sur la révision des systèmes de préférences généralisées (SPG), des avantages commerciaux dont les pays en développement bénéficient sur le Vieux Continent, semble avoir trouvé une partie de la réponse.
En effet, les SPG permettent à 176 pays en développement, dont font encore partie les BRIC et bien d’autres (Maroc, Thailande, etc), d’exporter des biens commerciaux vers l’Union Européenne moyennant des droits de douane allégés ou carrément levés dans certains cas. Ce régime préférentiel ne semble plus correspondre à nos jours, surtout qu’il profite à hauteur de 40 % à la Chine, la Thaïlande, l’Inde, la Russie et le Brésil. Selon Karel de Gutch, Commissaire Européen au Commerce, toutes ces puissances émergentes « n’ont plus besoin de préférences pour maintenir et confirmer leur succès ». Ce qui se justifie car la Banque Mondiale classe actuellement bien de bénéficiaires des SPG dans les « pays à revenu intermédiaires ». Fort de ces motifs, les commissaires européens ont adopté sans encombre le projet de loi de révision, lequel sera présenté aux Ministres européens de Commerce ce Vendredi et pourrait faire l’objet de débat dans les 18 prochains mois
Ce qu’on ne dit pas tout haut, c’est que l’Europe se protège clairement de la montée économique des pays émergents. Surtout qu’un d’entre eux, à savoir la Chine, s’est récemment hissé au deuxième rang des puissances économiques mondiales. Aussi, au travers de cette réforme, l’Europe compte frapper très fort car les bénéficiaires des SPG pourraient être réduits au nombre de 80. En plus, cela permettra à l’Europe d’avoir des arguments de plus à faire valoir en cas de négociation avec les pays émergents.
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