L’enlèvement par l’armée américaine ce weekend d’un Libyen présumé cadre d’Al-Qaïda sur le sol libyen n’a pas fini de faire couler beaucoup d’encre. Barack Obama est lui-même monté au créneau hier mardi en défendant l’opération dont la légitimité est contestée. Des doutes subsistent sur le degré d’implication des autorités libyennes dans cette capture.
Pour le président américain, l’implication du suspect dans la mort de centaines d’Américains avec des preuves sérieuses en possession des Etats-Unis, justifie son inculaption et sa future traduction en justice. Il a également évité de confirmer ou d’infirmer une responsabilité des autorités libyennes, un point qui relève pourtant d’une importance cruciale. Malgré leurs dénégations publiques, une approbation tacite des autorités libyennes est tout à fait envisageable, selon les experts. Elle donnerait le cas échéant une base légale, bien que controversée, à l’action américaine contre une personne impliquée dans une organisation terroriste. Sans base juridique, l’action américaine nuira à l’habilité des Etats-Unis à exiger de pays tels que l’Iran ou la Corée du Nord, à se conformer aux obligations légales internationales.
Agé de 49 ans, le Libyen Abdoul-Hamed al-Ruqai a été inculpé à New-York après les attentats de 1998 contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya qui avaient fait plus de 200 morts. Selon les Etats-Unis, il a été capturé lors d’une opération éclair menée par des forces spéciales de l’armée américaine avant d’être emmené sur un navire de l’US Navy en Méditerranée pour y être interrogé. Il figure sur la liste des terroristes les plus recherchés par le FBI depuis 2001 et une récompense de 5 millions de dollars était promise pour toute information conduisant à sa capture.
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